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2012 - Les monuments, église et chapelles

AUTOUR DE LA CHAPELLE DE PORS BIHAN

 

Des origines à 1844

 

L’enclos paroissial a été implanté sur un promontoire à l’embouchure du ruisseau de Poulpeye (trou de l’argile) qui se jette dans l’anse de Porz Bihan.

Cet endroit situé à l’époque, à la limite de la mer a été occupé durant la préhistoire.

 

Stèle de l’enclos paroissial

 

Il s’agit d’une stèle celtique datant de 300 à 200 avant J.C. qui se dresse à l’est, derrière le chœur de l’église. Elle devait signaler la tombe d’un important personnage gaulois, ou autre possibilité il s’agirait d’une stèle funéraire consacrant un cimetière protohistorique (époque de l’âge du fer), à l’image d’autres exemples du Pays Bigouden.

Stèle de profil tronconique à cannelures longitudinales, elle était aplanie au sommet pour recevoir les offrandes.

Au Moyen Age, elle fut christianisée par l’adjonction d’une croix de section octogonale, forme caractéristique de l’Ordre des Templiers.

 

      Cette stèle se trouvait à l’origine au chevet   de l’église. 

 

     En 1979, elle fut déplacée et dressée dans le placître.

L’église Saint Tudy 

L’église romane de Loctudy a une très longue histoire.

Dédiée à TUDI, saint breton qui, selon la tradition, est venu du Pays de Galles et a vécu en ermite au VIème siècle dans les alentours de notre petit port, la première abbaye et son abbatiale fut construite en bois et détruite par les Normands vers 915.

L’église actuelle a été bâtie en plusieurs étapes :

* Fin du XIème siècle pour la nef, l’abside et le chœur, puis début XIIème  pour les chapelles latérales.

* Au XVème siècle, pour la  construction du porche sud. Ce porche appelé « Dor ar vadianchou » (porche des baptêmes en breton) était emprunté lors des baptêmes et par les femmes lors de leurs relevailles.

* Au XVIIIème siècle, pour  l’édification de la sacristie.

En 1760, le clocher lanterne, peu élevé et partiellement en bois, situé au-dessus du chœur, est remplacé par le clocher actuel.

A la même époque, l’église aurait été diminuée d’une travée dans sa partie ouest( côté porte d’entrée).

 

La chapelle de Porz Bihan 

L’anse  de Porz Bihan constituait une nette séparation entre le bourg de Kérilis (ker Iliz en breton : le bourg de l’église) et le bourg de la Forêt. Il y avait un passage à gué qui joignait les deux bourgs. La chapelle de Porz Bihan, (petit port en breton), tient son nom au fait qu’elle était, avant la poldérisation de l’anse, située au bord de la vasière où s’échouaient les bateaux.

La chapelle faisait office de sacristie, durant la période troublée de la révolution, les cahiers de doléances y furent rédigés.

Le 13 février 1790, on y a élu le premier maire de la commune, le recteur Denis, qui y convoqua les premiers conseils municipaux ; la mairie était située dans la propriété Joudren au bourg.

De 1844 à 1960

 

En 1835, Mérimée, Inspecteur général des Monuments Historiques, rédigea un rapport sur l’état de l’église.

Le 17 mai 1844, elle est classée monument historique, des travaux de rénovation y sont entrepris.

 

L’histoire de la chapelle et de l’enclos se fait l’écho des enjeux politiques de cette période agitée et constitutive de notre histoire.

 

Les avatars de la chapelle de Porz Bihan

 

En 1846, le projet de construction de la route, reliant le bourg à la nouvelle cale de Poullavillec, amène le maire, Alphonse de Penfentenyo, à envisager la démolition de la chapelle de Porz Bihan qui empiétait sur le tracé prévu.

En 1931 le maire François Bargain veut démolir la chapelle de Porz Bihan pour élargir la route. Le général de Penfentenyo, candidat à la mairie, puis maire s’y oppose ainsi que « La Fabrique », (conseil délibérant de la paroisse). Le Préfet avalise cette position.

En 1936, toutefois, la chapelle sera diminuée d’une travée. En effet, un accident de circulation dû à l’étroitesse de la chaussée, construite en 1846, rend son élargissement nécessaire et ce au détriment de la chapelle.

L’enclos paroissial et son environnement

 

En 1858, le cimetière devient communal et les premières concessions sont attribuées. Jusqu’au XVIII° siècle, les gens étaient ensevelis dans l’église ou en terre, puis l’ossuaire remplissait son office.

 

Vers 1898, la mairie obtient la concession de la partie sud de l’anse derrière l’église. Le lavoir dit de Poul Laou (le trou des poux) y est implanté à proximité de l’ancienne poste, rue Sébastien Guiziou.

 

En 1900, le comte de Carfort obtient la concession de la partie nord de l’anse, construit une digue qui permet la poldérisation et crée une prairie.

La chapelle sert de lieu d’enseignement du catéchisme et parfois de morgue pour les noyés.

 

En 1919, le conseil municipal décide la construction d’un monument commémoratif rappelant avec solennité le souvenir des 102 victimes loctudistes du conflit de la première guerre mondiale. Le monument fut inauguré le 17 mai 1921.

 

En 1924, l’ancien presbytère est démoli et remplacé par un nouvel édifice.

Les grands événements de la vie religieuse

 

Les Missions

Une « Mission » avait pour but « d’éclairer les esprits et de gagner les cœurs ». La Mission de 1865 fut un grand succès puisque « C’était l’époque des semences du blé d’hiver, et le vent amenait à la côte le goémon. N’importe ! Les chrétiens de Loctudy préféraient délaisser leurs travaux, et laisser le goémon aller et venir au gré des vagues, plutôt que de manquer leur Mission ».

Lors de ces missions, les prêtres s’appuyaient sur des images pour illustrer leurs enseignements. On présentait alors aux habitants les taolennou (tableaux en breton) pour les instruire sur les tourments de l’Enfer, qui attendent les pêcheurs après leur mort.

Pour commémorer la Mission de 1898, une souscription est organisée, son succès permet  l’édification de la croix de Mission.

 

La querelle des inventaires

Le 9 décembre 1905, la loi portant séparation de l’Eglise et de L’Etat est votée. Elle prévoit l’inventaire des biens des Eglises afin de préparer la dévolution de ces biens aux associations cultuelles. La mise en œuvre de cet inventaire suscite des conflits partout en France, dans le diocèse de Quimper et …à Loctudy.

 

En 1907, la paix revient, Georges Clémenceau met les édifices du culte à la disposition des fidèles et le maire, Louis Toulemont concède l’église au recteur Louis Le Pors.

 

En 1920, l’association diocésaine devient propriétaire du presbytère et du jardin du recteur.

De 1960 à nos jours

 

En 1960, la création de la rue du commandant de Carfort modifie profondément non seulement l’apparence de Loctudy mais aussi l’environnement de l’enclos paroissial.

La partie nord de l’anse est comblée ce qui permet la construction de la nouvelle « Mairie - Poste » et de la Place des Anciens Combattants.

La  création d’un nouveau cimetière à Kergolven  entraîne l’enfouissement du lavoir de Poul Laou et le transfert de la stèle gauloise à la place du calvaire de la Mission de 1898, déplacé au nouveau cimetière où elle s’y trouve toujours.

 

A partir de 1997 la décision est prise d’aménager l’enclos paroissial et donc de déplacer la plus grande partie des tombes. Ne sont conservées sur place que certaines tombes concernant des familles ou personnes ayant marqué la vie de la paroisse et de la commune, le Carré des prêtres et le Carré des Morts pour la France. Ces aménagements permettent la « redécouverte » du lavoir de Poul Laou et l’aménagement de la zone de loisirs en 2004.

En 1998, la sacristie, partiellement détruite par un incendie,  sera reconstruite à l’identique.

Cet important chantier se clôt par la rénovation de l’enclos paroissial et de la chapelle de Porz Bihan, terminée en 2011, où vous vous trouvez maintenant.

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